Vignobles des Corbières
La culture de la vigne dans le massif des Corbières remonte au IIe siècle avant notre ère. Elle fut introduite par les marchands grecs, mais se développa réellement au début de l’occupation romaine. Au cours du Moyen Âge se développent des vignobles monastiques avec les fondations des abbayes de Lagrasse, Caunes-Minervois, Fontfroide et de Saint-Hilaire. Les moines améliorent la viticulture.
Lorsque l’idéologie des cathares devint dominante, il n’y eut aucun interdit sur le vin contrairement aux bogomiles et aux manichéens qui l’avaient inclus dans leurs interdits alimentaires. Mais au cours de la croisade contre les Albigeois, selon le jésuite Langlois, partisan de la croisade, Henri de Beaujeu, « Durant trois mois entiers, occupa ses troupes à brûler les blés, à arracher les vignes, à couper les haies et les arbres, à abattre les maisons, à ruiner les chemins, à faire un désert de l’un des plus beaux pays du monde ».
Le Prince Noir fit de même au cours de la guerre de Cent Ans où son avancée dans le Languedoc se solda par l’arrachage du vignoble.
Le canal du Midi, inauguré en 1681, relança la production du vin en Languedoc qui pouvait être exporté vers Toulouse, Bordeaux et Marseille. Le canal, qui traverse ce vignoble sur 40 kilomètres, eut pour effet d’élargir la zone de vente des producteurs locaux et dans les années 1730-1740, ce commerce permit aux exploitations agricoles d’augmenter leur production.
À partir de 1855, le vignoble connut une forte progression. Mais la crise de l’oïdium, suivie du phylloxéra, puis la surproduction des vins de qualité inférieure engendrèrent la révolte viticole de 1907.
Le mouvement coopératif qui s’ensuivit au cours des années 1930 redonna un essor de la viticulture. Au milieu du xxe siècle, les vignerons décident de choisir la qualité contre la quantité. Le vin de Corbières est reconnu par l’INAO comme vin de qualité supérieure (VDQS) depuis 1951, puis comme appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 1985. Le volume moyen de Corbières produit chaque année est de 554 000 hectolitres. Cette production est issue de plus de 13 500 hectares référencés dans l’appellation et du travail de plus de 2 200 producteurs.
Les vins rouges constituent 95 % de la production, les vins de Corbières affichent une grande richesse de couleurs et d’arômes.
Merci à Thierry Raynaud pour les deux photos ci-dessus.